Le CV du traducteur
Dans quelques jours, c’est la rentrée ! Et qui dit rentrée dit CV ! En effet, cette période est souvent l’occasion de prospecter et démarcher de nouveaux clients (agences de traduction et/ou clients directs). Mais avant ça, il faut refaire et/ou mettre à jour son CV. Et ça tombe bien, puisque l’article d’aujourd’hui porte justement sur le CV du traducteur. Je vais ainsi vous guider pas à pas dans la refonte complète (ou partielle) de votre CV. C’est parti !
Pourquoi un CV ?
C’est la première question à vous poser : pourquoi avoir recours au CV ? Ce n’est pas comme si, à l’heure actuelle, vous aviez de nombreux outils à votre disposition pour vendre vos services linguistiques : profil LinkedIn, site Internet, portfolio… Pourtant, le CV reste, selon moi, un indispensable dans votre prospection de clients. En effet, il vous permet de synthétiser votre expérience professionnelle, en listant notamment vos projets par spécialisation ou par type de prestation. De plus, dans le cas où vous voudriez démarcher des agences, sachez que la plupart d’entre elles vous demanderont un CV.
Cela étant, rien ne vous empêche également d’envoyer un lien de votre profil LinkedIn et/ou site Internet à vos prospects. Dans tous les cas, l’objectif est de vous vendre et, surtout, de susciter l’intérêt de vos futurs clients.
Faire un ou plusieurs CV ?
Ensuite, il faut vous demander si vous avez besoin d’un… ou de plusieurs CV dans le cadre de votre recherche de clientèle. En tant que traducteur indépendant, je trouve pertinent d’avoir plusieurs CV au lieu d’un seul à disposition. Étant donné que la majorité des traductrices et traducteurs sont spécialisées dans plusieurs domaines, il est judicieux de créer un CV par spécialité. Par exemple, si vous êtes spécialisé dans les secteurs médical et sportif, il vaut mieux avoir un CV par spécialité. Ainsi, vous pourrez convaincre plus facilement vos futurs clients (surtout si ces derniers travaillent dans les mêmes domaines que vous).
Pour ma part, j’ai créé quatre CV :
- Généraliste : il résume toute mon expérience en tant que traducteur indépendant et je l’envoie surtout aux agences de traduction ;
- Sous-titrage : j’ai une expérience solide dans ce domaine et comme c’est une expertise de plus en plus demandée, je peux la mettre en avant auprès de mes futurs clients ;
- Septième art : il s’agit de ma première spécialisation, le CV m’est donc utile pour démarcher des clients dans ce domaine ;
- Bien-être : il s’agit de ma seconde spécialisation, le CV a donc le même objectif que le précédent, mais dans ce secteur-ci.
Pourquoi ai-je quatre CV ? En gros, quand j’ai commencé mon activité, j’envoyais un CV « généraliste » à tous les prospects que je trouvais, que ce soit une agence de traduction ou bien un client direct. Et autant vous le dire, ça ne m’a pas avancé à grand-chose. J’ai donc créé plusieurs CV pour mieux cibler et aborder mes prospects. Ainsi, si je veux proposer mes services de sous-titrage à certains prospects, je les invite à consulter mon CV « sous-titrage » qui atteste de mon expertise dans ce secteur.
Et une fois que vous avez créé votre ou vos CV dans votre langue maternelle (le français pour moi), je vous conseille vivement de les traduire dans vos langues de travail (l’anglais et l’espagnol pour moi) et, le cas échéant, de les faire relire par des personnes natives. Comme ça, vous aurez plus de chance d’attirer des clients étrangers.
Quels outils pour créer votre CV ?
À présent, vous devez trouver un bon outil pour faire votre CV. Déjà, avant de vous atteler à la tâche, je vous recommande de lister tout ce que vous souhaitez inclure dans votre CV. Me concernant, j’aime bien noter mes idées sur un carnet. Mais vous pouvez très bien utiliser Microsoft Word ou Google Docs. L’essentiel est de choisir la méthode qui vous convient le mieux.
Dans le même temps, n’hésitez pas à regarder des modèles de CV de traducteur en ligne. À ce sujet, des ressources peuvent également vous être très utiles. Voici celles qui, pour ma part, m’ont beaucoup aidé (je précise que cette liste n’est pas exhaustive) :
- Freelanceverse – Adrien Probst : WHAT SHOULD BE ON YOUR CV? (Freelance Translator)
- The Translation Guy : A FREELANCE TRANSLATOR’S CV
- Marketing Tips For Translators : Resume/CV writing tips for freelance translators – when to use a resume/CV or what we can use instead
Pour en revenir aux outils, vous en avez plusieurs : Microsoft Word, Google Docs, Canva, Adobe Photoshop (si vous êtes doué en graphisme), etc. En ce qui me concerne, j’ai créé tous mes CV avec Word. Je dois avouer que personnellement, je suis plus à l’aise avec ce logiciel qu’avec Canva. Mais, encore une fois, choisissez le logiciel qui vous convient le mieux.
Quelles informations faut-il inclure dans votre CV ?
Passons à ce qui nous intéresse le plus : les informations à inclure ou pas dans votre CV. Pour que ce soit plus clair et lisible pour vous, j’aborderai ce point en deux sous-parties : les informations nécessaires et celles qui ne le sont pas. Évidemment, c’est ce que moi, je vous conseille. Libre à vous d’inclure d’autres informations que celles indiquées ci-dessous.
Les informations à inclure
- En-tête : inscrivez-y votre nom et prénom, votre métier (« Traducteur ou traductrice indépendant(e) »), vos paires de langues, votre diplôme, vos prestations linguistiques et vos spécialisations ;
- Projets : listez les projets que vous avez réalisés pour vos clients et qui sont susceptibles d’intéresser vos prospects. N’hésitez pas à y inclure vos projets de traduction bénévole, si ces derniers sont en rapport avec votre ou vos spécialisations. Par ailleurs, je vous suggère de réserver un cadre pour chaque type de service offert (traduction, révision, sous-titrage, post-édition…) ou pour chaque spécialité (médical, juridique, marketing, financier…) ;
- Expériences professionnelles : notez vos expériences professionnelles par année et en lien avec le secteur de la traduction (y compris vos stages, alternances et postes bénévoles). Si certaines expériences ont un lien avec votre métier de traducteur/traductrice, notez-les également ;
- Coordonnées : indiquez comment vos prospects peuvent vous contacter (e-mail, numéro de téléphone, site Internet, profil LinkedIn…). Vous pouvez aussi inclure votre lieu d’habitation (la ville et le pays suffisent), les logos des associations dont vous êtes membres, ainsi que votre numéro SIRET ;
- Outils : cette partie n’est pas à négliger, puisqu’elle indique à votre future clientèle les logiciels que vous maîtrisez. Pour plus de lisibilité, vous pouvez lister les logiciels par type (TAO et sous-titrage, par exemple) ;
- Formations : inscrivez les formations par année en rapport avec la traduction et, le cas échéant, avec vos domaines de spécialité (exemple : vous êtes spécialisé dans le domaine juridique, donc les formations qui y sont liées sont pertinentes). Pour ma part, en plus de mon Master en traduction, j’en ai un autre dans le commerce international et le marketing. Cependant, je n’ai plus vraiment l’utilité de ce diplôme-là aujourd’hui, donc je n’ai pas jugé nécessaire de l’indiquer.
- Loisirs : pour certains, ce cadre est facultatif. Pour moi, ça peut être intéressant pour vos prospects de savoir que vous avez d’autres centres d’intérêt que celui de la traduction. Et puis, cela leur donne une image plus sympa/friendly de vous. Si possible, indiquez des hobbies liés à vos spécialisations (exemple : dans mon CV « septième art », j’ai indiqué que je tiens un blog sur le cinéma, et que je regarde régulièrement des films et séries).
Les informations à ne pas inclure
- Photo : comme vous travaillez en tant que traductrice ou traducteur indépendant et que communiquez avec votre clientèle souvent par mail, il n’est pas nécessaire de mettre votre photo sur votre CV. À la place, vous pouvez inclure votre logo (si vous en avez un) ;
- Adresse postale : comme vous travaillez de chez vous, votre adresse postale n’aura aucun intérêt pour vos clients. Comme je l’ai dit précédemment, la ville, le numéro de département (à la limite) et le pays suffisent ;
- Permis B : à moins que vous ayez à vous déplacer directement chez votre client, cette mention est inutile.
Remarque concernant les projets
Si vous comptez inclure des projets dans votre CV, il est important de demander l’autorisation à vos clients actuels. Dans le cas du sous-titrage, si vous avez mis votre signature à la fin de la vidéo, en principe vous pouvez ajouter le projet dans votre CV. Vous pouvez d’ailleurs indiquer entre parenthèses le nom de votre client et de son client à lui (exemple : « Les Real Housewives d’Atlanta » [TITRAFILM/M6]).
Quelle mise en page choisir pour votre CV ?
Une fois que vous avez déterminé le contenu de votre CV, il faut réfléchir à la mise en page. Pour ma part, je vous conseille d’opter pour des couleurs claires et visibles. Privilégiez également le fond blanc ou alors une couleur pastel. Si vous avez défini une charte graphique (pour votre site Internet, par exemple), vous pouvez très bien la réutiliser pour votre CV. Personnellement, j’ai repris celle de mon propre site, comme vous pouvez le voir ci-dessous :
De ce fait, cela me permet de rester cohérent dans ma stratégie de communication visuelle. Vous pouvez d’ailleurs voir sur l’image qu’en plus des couleurs, j’ai réutilisé les polices qu’Elise et moi avions choisies pour le contenu textuel de mon site Internet.
De plus, vous devez faire en sorte que votre CV ne fasse qu’une page. En effet, vos prospects (agences et clients directs) préféreront un CV concis plutôt qu’un CV trop long (donc, qui contient beaucoup trop d’informations). Dans le cas où vous avez réalisé beaucoup de projets pour plusieurs clients, je vous suggère de mettre en avant les projets les plus récents sur votre CV.
Enfin, faites deux colonnes comme suit :
- D’un côté, vos projets et vos expériences ;
- De l’autre, vos coordonnées, les logiciels que vous utilisez, vos formations et vos loisirs.
Cela rendra votre CV encore plus attrayant et donnera clairement envie à vos prospects d’y jeter un œil.
Quelques conseils additionnels
- Comme je le disais précédemment, faites d’abord votre CV dans votre langue maternelle. Montrez-les ensuite à des collègues et suivant leurs remarques, modifiez-le. Bien entendu, c’est à vous de faire le tri parmi les suggestions de votre entourage. Après tout, votre CV se doit d’être à votre image.
- Puis, traduisez-le dans votre ou vos langues de travail et, le cas échéant, faites-le relire par un ou plusieurs natifs. Personnellement, j’ai demandé à une collègue irlandaise de corriger mon CV en anglais et à mon ancienne colocataire espagnole de relire mon CV en espagnol.
- Enfin, enregistrez toujours votre CV au format PDF. Ainsi, la mise en page que vous aurez choisie – les couleurs et les polices – sera conservée. De plus, ce format est plus léger que le format DOCX et sera donc plus facile à envoyer.
- Remarque : si vous avez des recommandations de clients, vous pouvez les inclure. Ça ne pourra que convaincre votre clientèle potentielle !
Un modèle de CV pour vous aider
Pour terminer, voici un petit coup de pouce pour vous aider dans la création ou refonte de votre CV. Je vous propose donc de télécharger ci-dessous un modèle compatible avec Word. Vous pourrez ainsi le modifier à votre guise, que ce soit la police, les couleurs ou la taille des cadres.
Cliquez ici pour le télécharger.
***
Et voilà ! Maintenant, vous avez toutes les clés en main pour créer un CV qui séduira, à n’en pas douter, vos prospects. Par ailleurs, si vous avez d’autres questions auxquelles je n’aurais pas répondu dans cet article, posez-les-moi en commentaire. En outre, n’hésitez pas à me dire dans les commentaires ce que vous ajouteriez également dans votre CV.
Sur ce, je vous dis à bientôt pour un nouvel article sur le blog !